GRÉGOIRE MOTTE
« Les premiers travaux de Grégoire Motte en milieu urbain, comme les “ Poubelles lumineuses ”, révèlent ces “ choses ” de l'infra-ordinaire rendues invisibles par l'habitude. Ces objets usuels issus de notre quotidien qui finissent par disparaître. L’artiste se les réapproprie. Ils deviennent remarquables et accèdent à une seconde vie, poétique. Ces chewing-gums au sol peuvent devenir, la nuit tombée, une constellation d'étoiles sous l'effet d'une lumière fluorescente rasante. Si les travaux qui suivent gardent ce “ truquage ” des choses, que l’effet de ré-vision reste présent, ses pièces sont aussi des points de départ, des potentiels. Que ce soit dans l’énoncé de “ Vous pouvez manger des frites dans des cornets élégants.”, le choix (ou non) de la meilleure place dans le métro, l’achat d’une de ces lettres d'amour dans les distributeurs de confiseries ou la possibilité de faire un voyage entre Lille et Paris par les voies les plus indirectes (bus de campagne, etc.). Grégoire Motte offre la possibilité de se sentir roi en attendant le métro, de parader en mangeant des frites, d’acquérir une lettre d’amour et d’y répondre si on le désire. L’artiste redécouvre, à travers ces actions éphémères, la poésie originelle propre aux choses. » B.D